Une passion qui devient une corvée


Pour beaucoup de gens, l’entrepreneuriat est une machine à transformer ses passions en corvées.

Quand on s’est lancé, on rêvait de pouvoir vivre de ce qu’on aimait. D’un sujet qui nous passionnait, d’une façon de créer qui nous apportait du plaisir…

Et puis en transformant ça en métier, et en bourrant dedans de façon primitive et aveugle (en suivant par exemple les principes toxiques du courant Hustle, qui a détruit tellement de vies), on transforme ce qui nous procurait du plaisir autrefois en l’une des pires corvées du monde, pire encore que de récurer les toilettes ou de nettoyer la litière des chats.

Et on finit par se retrouver avec une vie qui ne ressemble plus qu’à un long supplice, alors qu’on rêvait au départ de pouvoir vivre de ce qu’on aimait.

C’est le parcours classique des entrepreneurs du web. Si tu te reconnais dans ce que j’ai décrit, c’est normal : la plupart d’entre nous vivent la même histoire.

Si on veut pouvoir faire partie de la minorité de ceux qui n’auront pas travaillé pour rien, de la minorité de ceux pour qui écrire, faire des vidéos, parler de couture, de jardinage ou d’entrepreneuriat restera un bonheur pour toute la vie… alors il faut tout faire pour entretenir la flamme de cette passion.

Il faut être vigilant. Et considérer cette flamme fragile comme son bien le plus précieux, en la préservant de tout ce qui pourrait l’éteindre.

Souvent, nos objectifs à court terme sont en conflit avec ça : pour gagner plus d’argent tout de suite, il faut faire des choses qui menacent cette flamme.

On risque de transformer l’écriture en torture parce qu’on en fait trop, ou parce qu’on croit devoir rédiger des textes de vente qu’on déteste écrire, et qui mot après mot éteignent de plus en plus la passion qu’on avait pour la rédaction.

Ou bien on risque de perdre sa passion en décidant de s’adresser à une audience avec laquelle on n’a aucune affinité, juste parce qu’elle a les moyens ou qu’on se dit que ça peut rapporter.

Et on se retrouvera, peut-être, avec davantage d’argent sur son compte ce mois-ci ou cette année… mais la flamme, elle, se sera éteinte.

Si on avait fait des choix différents, si on avait su dire non à une opportunité passagère ou à l’augmentation de ses ventes sur le court terme pour s’offrir en contrepartie une carrière plus épanouissante et de meilleures chances de durer, on aurait probablement gagné bien davantage sur le long terme, en plus d’avoir une vie heureuse.

Quand on choisit de protéger sa passion de la même façon qu’on protège une flamme menacée par le vent, on fait des choix qui semblent contre-intuitifs. Que la plupart des gens ne comprendront pas, parce qu’ils n’ont pas encore réalisé que ce qui est le plus important :

L’objectif qui surpasse tous les autres, la plus grande de toutes les priorités, c’est de protéger la flamme.


📷 La photo du jour :

Vues sur les collines, de l'autre côté de la vallée (ma ferme est quelque part sur la gauche, en-dehors du cadre).


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