Réseaux sociaux : ça sent le sapin


YouTube et les réseaux sociaux, ce n’est pas encore tout à fait fini, mais on est sur la fin.

Et ça va remettre en cause la façon dont travaillent la plupart des créateurs.

Je m’explique :

Ce qui est en train de se passer depuis plusieurs années dans notre domaine, c’est la même chose qui s’est produite autrefois dans celui des moteurs de recherche et du e-commerce.

Si tu as mon âge, tu t’en souviens : à une époque pas si lointaine, il n’y avait pas que Google. Il y avait aussi Yahoo, Altavista, Lycos…

Et puis, petit à petit, Google est arrivé en position dominante, jusqu’à concentrer aujourd’hui 92 % des recherches.

Tu te souviens aussi du boom du e-commerce, dans les années 2000, avec tout ce foisonnement de nouveaux sites… Aujourd’hui, la plupart des gens font leurs achats en ligne sur Amazon et chez deux ou trois autres vendeurs. Et c’est tout.

Ce phénomène n’est pas nouveau, il est même tout à fait naturel : ça s’appelle la concentration.

Lorsqu’un nouveau marché apparaît, de nombreux acteurs s’engouffrent dans la brèche, et on vit d’abord une période qui fait un peu penser au Far West, à la Ruée vers l’or…

Pendant cette période, les nouveaux acteurs fourmillent, et s’enrichissent parfois très rapidement. Et comme le marché est nouveau, ils ont beaucoup de facilités à trouver des clients.

On a pu voir une période de foisonnement comme celle-ci sur le marché des crypto il y a quelque temps et, plus récemment, autour de tout ce qui touche à l’intelligence artificielle.

Ces périodes sont marquées par des innovations constantes et par un intérêt énorme du public par tout ce qui est nouveau dans le domaine en question…

Puis, quelques années après, la même chose se produit systématiquement : la plupart des petits acteurs disparaissent (ou bien se retrouvent à devoir lutter pour survivre), et quelques « gros » dominent la thématique et y font leur loi.

C’est exactement le même type de transition qui est en train de se produire sous nos yeux chez les créateurs qui sont dépendants des les réseaux :

Au début, les réseaux sociaux avaient pour but de permettre aux gens d’échanger avec leurs amis et leurs proches.

À l’époque, on allait sur Facebook pour se reconnecter avec nos amis d’enfance, pour se tenir au courant des nouvelles de la famille et ainsi de suite.

Puis, les réseaux sociaux sont devenus peu à peu des médias sociaux : le contenu qu’on y voit le plus aujourd’hui, ce ne sont plus les photos de mariage de nos amis d’enfance ni les nouvelles de mamie Jacqueline…

Au contraire, on y voit principalement du contenu créé par des professionnels : influenceurs, créateurs, journalistes et médias…

Ça, c’était la première étape de la transition et elle nous a été bénéfique puisqu’elle nous a permis à nous, les créateurs, de toucher plus facilement un plus grand nombre de personnes avec nos contenus.

On arrive maintenant à la deuxième phase : la concentration.

Aujourd’hui, de moins en moins de créateurs arrivent à faire des vues, mais ceux qui en font touchent de plus en plus de gens :

Une poignée d’entre eux ont maintenant le monopole de l’audience sur chacune des grandes thématiques et dominent complètement le paysage. Du coup, ceux qui se lancent, eux, ont plus que jamais du mal à faire décoller leur visibilité.

À vrai dire, dans certaines thématiques, il est déjà devenu presque impossible de décoller sur les réseaux sociaux de façon complètement organique.

Mais ce n’est pas tout : l’efficacité des plateformes baisse à mesure que le temps passe.

Par exemple, aujourd’hui, la plupart des créateurs n’arrivent qu’à transformer 1 % des vues de leurs vidéos YouTube en inscrits à leur mailing-list.

Il leur faut donc 100 vues pour avoir un seul inscrit… Sur 1 000 vues, ils n’en récupèrent donc que 10…

Pour obtenir ces 1 à 10 inscrits, ils auront dû enregistrer une vidéo, faire du montage, exporter et uploader, modérer et répondre aux commentaires, parfois faire face à des insultes de gens haineux…

Tout ça pour 1 à 10 inscrits.

Ce dont il faut être conscient, c’est que ça ne va pas s’améliorer. Il faut être lucide : la situation ne peut qu’empirer.

Ce qui est important à comprendre, c’est qu’on ne peut plus travailler comme avant. On ne peut plus avoir un système de business qui « grille » les inscrits comme s’ils étaient du carburant bon marché, parce qu’aujourd’hui, c’est devenu extrêmement difficile de faire le plein.

D’ailleurs, c’est l’une des raisons pour lesquelles j’ai rédigé le Manuel des activités durables : pour aider un maximum de créateurs à transformer leur système de travail de manière à ce qu’ils n’aient plus besoin de toucher autant de personnes.

Je prépare aussi un nouveau manuel sur les newsletters de qualité, celles qui permettent de GARDER ses inscrits, contrairement aux tunnels de vente qui consistent à essorer une mailing-list en n’envoyant presque que des e-mails de vente pure jusqu’à ce que les gens se désinscrivent ou perdent confiance.

Ces systèmes-là demandent ÉNORMÉMENT de nouveaux inscrits, CONSTAMMENT, pour renouveler sans cesse ceux qui partent.

En réalité, l’activité de beaucoup de créateurs ressemble à un tracteur des années 1970, qui consomme du carburant comme s’il était presque gratuit. Mais, aujourd’hui plus que jamais, il est nécessaire de se construire un moteur efficient, qui ne grille pas des inscrits à chaque fois qu’on envoie un e-mail.

Parce que les inscrits, c’est devenu une ressource rare.

Depuis quelque temps, je n’ai plus trop besoin de faire d’acquisition, parce que je n’ai presque plus de désinscriptions sur ma mailing-list (à l’époque où je n’envoyais presque que des e-mails de vente directe, j’avais parfois entre 10 et 20 désinscriptions par mailing envoyé. Aujourd’hui, il m’arrive d’en avoir 2...). Et mes taux de clics n’ont jamais été aussi élévés.

Bref, parfois, ça peut valoir le coup de prendre un peu de recul : ça permet de mettre ses efforts au bon endroit.

Inutile d'aller faire le clown sur Tiktok ou de passer ton temps à essayer de battre les algorithmes si tu perds dix fois moins d'inscrits par mailing envoyé, que les gens restent chez toi pendant de longues années, et que tes taux de clics sont deux à cinq fois supérieurs... Quelques nouveaux inscrits par semaine suffisent.

Et ça, ça règle tellement de problèmes... Tout en permettant de reprendre du plaisir à faire ce métier.

Aujourd’hui, il faut faire un choix : soit continuer comme avant, et s’engager dans une guerre acharnée qui est de plus en plus difficile à gagner : celle des algorithmes.

Ou bien on peut bâtir une activité durable et regarder de loin ceux qui sont en train de se battre dans l’arène.


📷 La photo du jour :

Ceci n'est pas un rituel ésotérique. C'est une coupure d'électricité.


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