Pourquoi lire Emerson


Tu as certainement déjà vu circuler des citations de Ralph Waldo Emerson sur les réseaux sociaux.

C’était un philosophe américain du XIXe siècle. J’aime beaucoup son livre Self Reliance (bizarrement traduit par La confiance en soi en français), dans lequel il développe ses idées sur l’autonomie.

En voici quelques extraits qui m’ont touché (et que je traduis de l’anglais en les adaptant quand c’est nécessaire) :

« Ce qui m’intéresse, c’est ce que je dois faire et non ce que les gens pensent.

Cette règle permet de distinguer la grandeur de la médiocrité.

Elle est d’autant plus difficile à appliquer que l’on trouve toujours des gens qui croient savoir mieux que nous ce qui est notre devoir.

Il est facile dans le monde de vivre selon l’opinion du monde ; il est facile dans la solitude de vivre selon la sienne propre ; mais le grand homme est celui qui, au milieu de la foule, garde l’indépendance de la solitude. »

Une autre :

« L’homme devrait apprendre à détecter et à observer cette lueur qui traverse son esprit de l’intérieur.

Pourtant, il rejette sa pensée sans y prêter attention, juste parce que c’est la sienne.

Dans chaque œuvre de génie, on peut observer nos propres pensées qu’on avait rejetées : elles nous reviennent avec une majesté aliénée. »

Et encore une autre :

« La société, partout, conspire contre l’humanité de chacun de ses membres.

La société est une entreprise dans laquelle les membres conviennent, pour mieux assurer son pain à chacun de ses actionnaires, d’abandonner la liberté et la culture de chacun.

La vertu qu’elle met en valeur est la conformité. Elle n’aime pas la réalité et la créativité, elle leur préfère les labels et les coutumes. »

Pour Emerson, les réponses sont à l’intérieur. Il s’agit de s’écouter, d’être attentif à ses propres idées, de construire son mode de vie par soi-même sans se préoccuper de ce qu’est la « normalité ».

J’en parlais dans le texte que j’ai publié hier : beaucoup de ceux qui vivent du web se privent de la vie qu’ils pourraient avoir et renoncent à utiliser leur liberté, juste à cause du poids que cette fameuse normalité fait peser sur eux.

Mais si la normalité rassure, elle bride aussi. Elle nous oblige à penser et à croire en des choses qui sont contraires à la personne qu’on est vraiment, juste pour pouvoir se conformer au groupe.

Elle nous oblige à vivre comme les autres, même quand on a fourni des efforts pendant des années pour construire une activité qui nous permet de vivre comme on le voudrait.

Elle nous oblige, même, à nous épuiser à jouer à des jeux idiots, comme celui du statut social, dans lequel on perd des fortunes et à cause duquel on gâche une énergie monstrueuse.

Elle fait de nous des robots, des objets, des pions.

Pourtant, une issue existe : il faut simplement se croire capable de définir sa vie par soi-même.

Après tout, ce qui nous différencie des animaux, c’est justement ça : savoir prendre du recul sur les comportements innés et sur ceux qui sont présentés comme normaux par le groupe et créer par soi-même sa façon d’être, qu’on appelle personnalité.

À tous ceux qui se sentent coincés dans un carcan, qu’il s’agisse de celui d’un milieu social, d’une façon d’aborder la vie quotidienne, ou d’une liste de règles qui définissent une « normalité » – toute relative –, je conseille de lire Emerson et aussi Thoreau, pendant qu’on y est.

Ils vivaient au XIXe siècle, mais leur pensée est encore plus actuelle aujourd’hui qu’à leur époque, parce que de façon globale, la condition humaine devient de plus en plus formatée.

J’en parlais dans un ancien article : à mesure que les années passent, la culture s’uniformise (on écoute de plus en plus les mêmes musiques en Italie, au Canada comme en Colombie, par exemple), les comportements humains sont de plus en plus formatés (ce qui est présenté comme « normal » sur les réseaux sociaux est défini selon les mêmes règles et valeurs en Irlande comme au Costa Rica), et même la « vie idéale » dont rêvent les gens correspond à un modèle qui est de plus en plus unique.

Bref. Il est temps de se libérer. Mais pour pouvoir le faire, il faut d’abord croire que c’est possible.

Et pour ça, lire Emerson, ça peut aider…

Pour le reste, tu vas trouver beaucoup d'idées dans mon Manuel des modes de vie originaux, comme par exemple :

– L’exercice pour déconstruire la « normalité » et les standards définis par ton milieu d’origine, pour reprendre ta liberté (page 15).

– Pourquoi le développement personnel et le « travail sur soi » apportent tellement peu de résultats : sans changer radicalement de vie et d’environnement, il est peu probable que tu réussisses à résoudre tes problèmes (page 17).

– Les trois phases du démarrage d’une vie alternative (beaucoup de gens s’arrêtent malheureusement à la deuxième parce qu’ils n’ont pas compris ce phénomène) (page 37).

– Comment créer ta boîte à l’étranger, dans ton pays d’expatriation, sans te faire escroquer (page 46).

– Gérer sa protection sociale et sa retraite par soi-même, sans l’État (page 49).

– Comment remplacer la Sécurité sociale par ses propres moyens quand on vit à l’étranger (avec deux astuces pour réduire tes cotisations d’assurance) (page 50).

– La sécurité personnelle : comment éviter les galères que beaucoup d’expats et de voyageurs rencontrent (j’ai parcouru le monde sans rencontrer de souci majeur en appliquant ces astuces simples) (pages 55 et suivantes).

– Comment trouver quelqu’un qui puisse t’aider sur place à résoudre des problèmes, à prendre des rendez-vous, à négocier pour toi lorsque c’est nécessaire, à te servir d’interprète… (page 61).

– Se faire un réseau sur place, dans n’importe quel pays (c’est la méthode que j’ai employée pour m’intégrer en Roumanie rurale, pour créer des liens dans un village cambodgien, et dans tous les autres endroits dans lesquels j’ai vécu) (page 64).

– Les deux façons de s’intégrer : la méthode pour la ville, et la méthode pour la campagne (page 66).

– L’immobilier à l’étranger : tout ce qu’il faut savoir (pages 68 et suivantes).

– Les biens immobiliers qui prennent presque toujours de la valeur à l’étranger et ceux qui en perdent presque toujours (page 69).

– La vie sociale lorsqu’on habite loin de ses proches et de ses amis (et comment utiliser son mode de vie pour bâtir des liens encore plus forts qu'avant avec ceux qui comptent pour nous) (page 73).

– Les milieux à éviter comme la peste si tu souhaites maintenir un mode de vie libre et choisi (ces milieux de Français à l’étranger fonctionnent souvent comme un engrenage : en mettant le doigt dedans, on risque de se retrouver happé) (page 80).

– La grande erreur que font beaucoup d’hommes célibataires lorsqu’ils veulent se mettre en couple avec une personne rencontrée dans un pays non occidental (page 86).

– Ce qu’il faut savoir sur le « couple traditionnel » (ça n’a RIEN À VOIR avec l’image d’Épinal présentée par certains influenceurs… C’est même souvent l’inverse) (page 87).

– Partir en couple : pourquoi tellement de couples rompent moins d’un an après leur départ pour l’étranger (et les deux seuls cas dans lesquels ils ont tendance à durer) (page 90).

– Comment je me suis libéré de mes engagements lorsque j’ai voulu changer de pays ou de vie (page 94).

– Rendre son projet de vie autosuffisant en créant du contenu (il suffit de documenter tes voyages, la création de ton mode de vie, le lancement d’un projet local ou juste tes aventures au quotidien) (page 99).

Tout est dans le Manuel des modes de vie originaux !


📷 La photo du jour :

Les travaux de toiture commencent. Première étape : monter le matériel sur la colline à l'aide du tracteur du voisin.


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