Le mirage des likes et des vues


En ne visant que les likes et les vues, on en vient à travailler pour l’intérêt des plateformes, plutôt que pour le nôtre.

Par exemple, si tu es dans le même cas que moi, et que tes photos font plus de likes que tes textes, tu peux te dire : « À quoi bon continuer à écrire ? Autant poster des photos de mes chats toute la journée : je ferai plus de vues et de likes ».

Ou bien, si tes vidéos « coup de gueule » font plus de vues que tes vidéos pédagogiques, tu peux te dire : « À quoi bon continuer à enseigner des choses utiles ? Autant ne plus faire que des contenus polémiques : je ferai plus de vues et de likes ».

Et tu vas effectivement faire plus de vues et de likes. Mais les « bonnes personnes », celles à qui tu peux apporter le plus de valeur, celles que tu peux vraiment aider à se transformer, elles ne seront plus là.

Et tu vas te retrouver avec une audience faite de gens qui aiment les chats (mais qui ne sont pas intéressés par le sujet de ta compétence), et de gens qui aiment s’énerver en regardant des contenus polémiques.

Bref, tu auras des vues et des likes, mais tout le reste, tu l’auras perdu.

C’est facile de tomber dans le panneau : beaucoup de créateurs voient les vues et les likes comme des récompenses : celles qui valident un travail bien fait.

Ils se disent : « Si j’ai fait des vues, si j’ai eu des likes, alors ça veut dire que c’était bien. Que j’ai fait ce qu’il fallait faire. Et je vais continuer encore davantage dans cette voie-là. »

Et quelques mois plus tard, ils sont passés d’experts à amuseurs publics, ont bien du mal à proposer leurs services à une audience qui n’est plus du tout intéressée par le sujet de leur compétence, et se demandent pourquoi ça ne marche plus.

La question à se poser, la vraie, c’est celle-ci :

Pour qui est-ce qu’on veut travailler ?

Est-ce qu’on veut travailler pour les intérêts de YouTube, de Facebook, d’Instagram ?

Ou bien est-ce qu’on veut travailler pour les gens qu’on peut le plus aider ? Pour ceux qu'on peut guider vers un vrai changement de vie ? Et pour soi, pour sa famille, et pour se construire une activité stable et durable ?

Les vues et les likes, c’est la récompense que tu obtiens quand tu as fait le travail que les plateformes veulent que tu fasses pour elles. Ce sont les bons points qu’elles te donnent quand tu es un bon pion sur leur échiquier.

Mais parfois, souvent même, les intérêts de ces plateformes sont contraires aux tiens, et à ceux de ton audience.

Utiliser les likes et les vues comme seule boussole, en ignorant le reste des indicateurs qu’on a à sa disposition, c’est se tirer une balle dans le pied.

Dans une activité comme la mienne, et comme la tienne si tu fais le même métier que moi, on n’a pas besoin d’avoir beaucoup d’audience.

Je connais des coachs qui font 50 vues par vidéo sur YouTube, et qui gagnent dix fois le SMIC. Ils n’ont pas besoin d’avoir beaucoup de clients, parce qu’ils ne sont pas influenceurs : ils sont coachs.

Pendant des années, je ne faisais pas plus de 400 vues par vidéo, et mon entreprise encaissait plusieurs dizaines de milliers d’euros par mois.

Dans ce genre d’activité, ce qui compte, c’est la relation qu’on a avec l’audience. L’implication. Et la spécificité de l’expertise qu’on lui apporte.

Tout ça n’a rien à voir avec les likes. Tout ça n’a rien à voir avec les vues.

Les vues et les likes sont comme les sirènes qui essayent de séduire les marins. Ceux qui se laissent tenter s’échouent sur les rochers, et leur bateau coule.

Ceux qui survivent, ce sont ceux qui ont appris à ne pas écouter leur chant.


📷 La photo du jour :

En plus des travaux dans la maison, je suis en train de transformer le vieil atelier qui se trouve sur mon terrain en une maison pour mes sept chiens.

Chaque soir, le voisin vient donner un coup de main (il a un appareil à soudure, qu’il sait manier). Et c’est bientôt terminé.

Je suis aussi en train de finir d’installer 300 piquets, pour clôturer l’ensemble du terrain d’un hectare et demi, pour que les chiens puissent gambader en liberté (sous surveillance, parce que deux d’entre eux sont des pros du creusage de trous et de l’évasion en détruisant les clôtures…).

Autour de leur maison, ils vont avoir un grillage « sérieux », en dur. Et ils pourront courir sur le reste du terrain chaque jour, sous surveillance.


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