En finir avec la léthargie


Je ne sais pas si tu as remarqué, mais c’est souvent lors des journées les plus calmes que l’on manque le plus d’inspiration.

Quand tout va bien, quand on n’a rien de prévu dans son emploi du temps, quand on est dans son petit confort sur son canapé, qu’on n’est pas sorti de chez soi de la matinée, qu’on a bien mangé au petit déjeuner et que la température est parfaite, on se retrouve souvent bloqué.

Pourquoi ? Parce que le confort, l’absence de mouvement, et le fait que tout autour de soi soit si habituel et si familier nous rend AMORPHES.

Et quand on est amorphe, on n’a envie de rien. Notre intelligence créative est à l’arrêt, et on a un mal fou à se mettre au travail.

J’ai remarqué bien des fois que lorsque j’étais bloqué comme ça le matin, ça ne servait à rien de forcer. Ça ne servait à rien de culpabiliser. Ni d’essayer de me motiver.

La seule chose qui m’a toujours sorti de là, sans faute, c’est de faire quelque chose : passer l’aspirateur, tondre l’herbe dans le jardin, ranger la terrasse, couper du bois, et même vider la litière des chats. Ou, plus simplement, aller faire un tour dehors pour me fatiguer au moins un tout petit peu.

Et quand je reviens à mon bureau, tout redémarre automatiquement : la créativité, l’énergie, et surtout, l’envie de s’y mettre.

Quand on n’arrive pas à démarrer, quand ni les idées ni l’envie ne sont au rendez-vous, la meilleure chose qu’on puisse faire, c’est de changer le contexte. Parce qu’on ne choisit pas ses humeurs : elles sont TOUJOURS le fruit d’un contexte.

En créant un contexte actif (même s’il s’agit juste de vider le lave-vaisselle ou d’aller marcher 10 minutes dehors), une humeur active se déclenche d’elle-même, et le travail devient facile, évident.

De la même façon qu’on risque bien d’être triste si on se retrouve dans un contexte où tout le monde est en train de pleurer, un contexte actif déclenche automatiquement une humeur active.

Le problème de la léthargie est typique chez les gens qui travaillent sur leur ordinateur depuis chez elles. On organise son petit confort avec la chaise de bureau qui va bien, la playlist parfaite, on évite aussi parfois de devoir cuisiner ou de faire la moindre tâche ménagère pour pouvoir se concentrer pleinement sur son travail…

Et c’est justement là qu’on devient complètement amorphe, incapable de s’y mettre… alors qu’on avait beaucoup plus de facilités à démarrer le boulot quand on était dans des circonstances en apparence plus difficiles : en bossant sur un coin de table et en faisant soi-même le ménage et la cuisine dans la même journée.

C’est paradoxal et pourtant, il n’y a que ça qui marche : pour être d’humeur active, on a besoin d’être dans un contexte actif.

Ce que j’aime depuis que je vis à la campagne, c’est qu’il y a beaucoup de choses à faire au jardin et dans la maison. Des tâches que beaucoup de gens jugent ingrates et que je pourrais très bien sous-traiter au lieu de m’en charger moi-même.

Pourtant, ce genre de tâches m’aide à créer, et les périodes de ma vie pendant lesquelles j’ai eu le plus de mal à me mettre au travail ont justement été celles où j’avais le moins de choses à faire en dehors du boulot.

On peut observer à peu près la même chose dans le parcours de beaucoup d’entrepreneurs :

Pendant la toute première partie de leur carrière, quand ils étaient en train de monter leur boîte et qu’ils n’avaient pas encore beaucoup de moyens, ils n’avaient jamais vraiment de mal à se mettre au travail.

Mais depuis qu’ils ont réussi, qu’ils vivent dans un confort supérieur et qu’ils n’ont plus rien à faire d’autre que leur métier, ils peinent souvent à s’y mettre et ils se demandent pourquoi.

Peut-être qu’en récurant par eux-mêmes les casseroles, même s’ils sont millionnaires, ou en passant la serpillière de leurs propres mains même s’ils ont les moyens de se payer une armée de nettoyeurs, ils pourraient retrouver l’envie de créer.

Je me suis séparé de mon Roomba pour cette raison précise. Et pour moi, il n’y a rien de tel que de nettoyer une pièce ou de couper l’herbe pour me donner l’énergie d’écrire.

Essaie chez toi : c’est vraiment ça la clé...


📷 La photo du jour :

La mafia locale en train de préparer son prochain coup.


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